Jean Marie GARDETTE – violoniste, musicologue.
La conférence s’ouvre sur un fait divers, le vol du « Kochanski » en 1987, violon conçu à l’âge d’or de la lutherie italienne par le célèbre artisan Antonio Stradivari (1644-1737). Après quatre années d’enquête, le dénouement tragique de l’affaire pose question : pour quelles quêtes des instruments exceptionnels comme celui-ci, véritables œuvres d’art conçues par des facteurs reconnus, suscitent-ils l’envie et attisent-ils la convoitise ? Aujourd’hui encore le terme Stradivarius résonne à nos oreilles. Pourquoi ?
« Evoquer l’art de la lutherie est aussi l’occasion de montrer combien le travail manuel fait sens aujourd’hui » explique Jean-Marie Gardette. « Depuis 40 ans, nos élites l’ont négligé, ne jurant que par la sacro-sainte modernité de l’informatique. Cette fuite en avant du tout ‘High-Tech’ est une erreur : le confinement nous a permis de constater notamment les limites du télétravail ! A contrario, depuis toujours, les ouvriers (ceux qui œuvrent) créent par eux-mêmes, inventent, conçoivent, transmettent. Les menuisiers, ébénistes et luthiers ont de l’or au bout des doigts. Ils expriment leur art, leur savoir-faire à partir de cette matière vivante, naturelle et noble qu’est le bois. »